Un petit résumé/condensé non-exclusif du triangle de Kaya.

Le forçage radiatif, déduit du cycle du carbone, est principalement dû aux émissions de GES anthropiques. Pour ce qui concerne le CO2, le principal GES : usage des sols, process de calcination (cimenteries) et réactions de combustion. L’élévation de température en 2100 dépend des émissions cumulées d’ici 2050, et donc du budget carbone que l’humanité s’alloue et se répartit. Ce budget carbone dépend de la trajectoire de neutralité : deux trajectoires de neutralités différentes peuvent “dépenser” deux budgets carbone différents.
Dans le cadre du paradigme “production“ des Accords de Paris, la responsabilité d’un Etat est basée sur ses émissions domestiques, c’est-à-dire sur les seules émissions depuis son propre territoire.
Or, la responsabilité réelle et morale se mesure en terme de poids carbone. C’est lui qui mesure l’impact environnemental de notre niveau de vie (transport, nourriture, vêtements fabriqués par des esclaves modernes, et tous les autres biens et services importés)
Il convient donc d’adopter un “paradigme consommation”, dans lequel le budget carbone des Etats est contraint par son poids carbone plutôt que par ses émissions domestiques, qui induisent une dynamique dans laquelle les secteurs polluants de l’activité économique son délocalisés de façon à “rentrer dans les clous”. Mais cela ne fait que déplacer le problème. Plutôt que favoriser la voie de la sobriété énergétique.
En plus, étant donné la corrélation entre le pouvoir d’achat (le PIB/hab) et le poids (ou l’empreinte) carbone, conséquence de l’identité de Kaya et du couplage entre CO2 et PIB, adopter des quotas permet de garantir automatiquement une justice sociale. L’économie anthropologique de Timothée Parrique permet d’implémenter une telle trajectoire, via par exemple une convention citoyenne pour le climat, qui permettrait peut-être à la Belgique de repasser dans la catégories des “démocraties non-défaillantes“, tout en suivant les recommandations de l’IWEPS?
Notre politique énergétique actuelle est une politique d’addition énergétique (exemple : scénario EnergyScope) dans un contexte d’inflation énergétique, les différents scénarios (ADEME, Eurelectrics, Bureau Fédéral du Plan, …) ne permettent pas d’atteindre la neutralité carbone, même uniquement du secteur électrique, les intensités carbone des moyens de production ne sont même pas prises en compte, encore moins la neutralité en terme de poids carbone de la Belgique.
Notre poids carbone augmente plus rapidement que ne décroissent nos émisisons domestiques, autrement dit, notre impact environnemental continue de croître avec le temps.
Hertwich et Peters avaient déjà montré en 2009 que nos émissions domestiques ne représentaient que 46% de notre poids carbone. Le Global Carbon Budget de 2024 fournit le même rapport.
Quelques orphelins : CO2 équivalent, inventaire national, effet rebond, inertie climatique, CCS, artificialisation des sols, quelques NIR de pays de l’annexe I…
