Convention citoyenne pour le climat

Pluralisme démocratique = partitionnement de l’électorat = “particratie”
C’est très bien, mais en même temps il faut être conscient de ses limites:
Pour transcender ces limites, ne pourrions-nous, comme cela se fait dans les démocraties non-défaillantes, mieux faire triompher l’intérêt général en favorisant davantage les processus de démocratie participative? Comme le recommande l’IWEPS? (page 92 de ce rapport ⭎ d’évaluation du Plan de Relance de la Wallonie au regard des 17 Objectifs de Devéloppement Durbale (ODD))
A quand une convention citoyenne pour le climat en Belgique, digne du nom, et respectée?!
“75% des belges estiment se préoccuper davantage de l’urgence climatique que ne le font les pouvoirs publics” (EIB ⭎)

Une convention citoyenne pour le climat permet :
– de transformer un panel de citoyens sans fibre écologique particulière en écologistes “hardcore” prêts à des renoncements au nom de l’intérêt collectif en l’espace de quelques semaines (simplement en étant correctement informés)
– de court-circuiter les “réseaux” traditionnels economico-politiques et s’assurer d’une absence de conflits d’intérêts, la confiance de la population étant au plus bas envers les responsables politiques
– de s’assurer d’une approche transpartisane, sans monopole d’une idéologie de politique écologique particulière
– de penser et plannifier des politiques de plus long terme qui sont assurées d’être cohérentes, par des avals d’experts participants
– de renforcer la démocratie et redonner confiance dans les institutions, tout en suivant les recommandations de l’IWEPS
– d’appliquer les leçons des raisons du détournement de certaines catégories de la population vers les extrêmes.
La Convention Citoyenne pour le Climat ⭎ (CCC) en France aurait été un succès si Macron avait tenu ses promesses. L’objectif était de respecter l’objectif des Accords de Paris, dans un esprit (un fil rouge) de justice sociale, tout en assurant les besoins essentiels définis comme:
– se déplacer
– consommer
– se loger
– produire / travailler
– se nourrir
Avec des séances d’informations par des experts, des groupes de travail, des débats, …les citoyens se trouvent presqu’aussi bien armés que des professionnels de la politique pour élaborer une trajectoire viable, et c’est ce qu’ils ont fait, en proposant un “package” d’une centaine de mesures formant un tout indissociable et cohérent.
10% des 150 propositions ⭎ de la convention citoyenne pour le climat, que Macron avait promis à plusieurs reprises d’adopter sans filtres (de soumettre à sa majorité parlementaire) sauf ses 3 jokers, ont été adoptées.
“Nous n’avons pas besoin de produire plus pour atténuer le changement climatique, éradiquer la pauvreté, réduire les inégalités, créer de l’emploi, financer les services publics, ou améliorer notre qualité de vie. Au contraire, cette obsession moderne pour l’accumulation est un frein au progrès social et un accélérateur de l’effondrement écologique.“ (Timothée Parrique, Economie de la décroissance ⭎)

Déjà que la démocratie est réduite à son strict minimum : un point rouge au crayon tous les 4 ou 5 ans, fruit d’un lavage de cerveau conçu comme on conçoit une pub dans “99 francs ⭎” : dans l’isoloir, ou face au rayon yahourts du supermarché : tout se jouera là.
Mais en plus, s’il n’y a pas la séparation des pouvoirs (entre les pouvoirs classiques et le 4ème pouvoir), peut-on encore parler de démocratie? Sinon de manière creuse : en invoquant des concepts théoriques qui n’ont plus trop de lien avec le réel.
Ca devient du négationnisme de soutenir ce système en prétendant sauvegarder la démocratie. Ce n’est pas “notre système démocratique” ou bien “un autre système, forcément pire” : c’est “notre système démocratique défaillant” ou “une réelle démocratie”.