Usage des sols
Le terme technique est “Utilisation des Terres, Changements d’Affectation des Terres et de la Forêts ⭎” (UTCATF) (LULUCF en anglais)
Il s’agit du bilan CO2 résultant du changement de végétation. Une modification de la quantité ou nature de la végétation va modifier la quantité de photosynthèse réalisée, et donc la quantité de CO2 capturé dans l’atmosphère.
Contrairement aux émissions directes, ce bilan peut être négatif, par exemple en augmentant la surface de forêts à toutes autres choses égales.
L’objectif de l’inventaire est d’évaluer les flux entrant ou sortant des différents réservoirs de carbone
L’inventaire concerne tous les gaz à effet de serre émis ou absorbés par le secteur : CO2, méthane (CH4) et protoxyde d’azote (N2O).
Lorsque les absorptions de CO2eq sont supérieures aux émissions, on parle d’émissions négatives et on dit que le secteur UTCATF constitue un puits de carbone.

Les flux principaux sont dus :
– au changement d’affectation des terres ⭎, comme la déforestation, l’urbanisation de terres agricoles (cfr artificialisation des sols) ou la conversion après drainage de zones humides en cultures
– à des changements de pratiques, comme la culture sans labour ⭎
– ou à des dynamiques de long terme, comme la croissance forestière.
Mais il semble y avoir un petit soucis avec les définitions des contributions anthropiques à l’usage des sols:

Comme l’écrit Glenn Peters courant novembre 2024:
“Les émissions liées à l’usage des sols sont définies différemment dans les rapports d’évaluation du GIEC et les lignes directrices du GIEC pour l’établissement des rapports.
L’usage des sols est-il une source de +5 GtCO2 ou un puit de -2 GtCO2?”

- Quand on déforeste 1ha (y=0) (ou qu’en remplace 1ha de végétation qui capte x tCO2/an par une autre végétation qui capte y tCO2/an = +(x-y) tCO2/an.) :
l’Etat comptabilise l’équivalent CO2 de perdu en puit = net land anthropogenic emissions (encadré de gauche). - Quand on plante 1ha d’arbres : l’Etat n’est pas censé comptabiliser l’équivalent CO2 gagné en puit, si celui-ci n’est pas défini comme puit anthropique dans le cycle du carbone du GIEC (land natural sink)
C’est une question de définition :
– la déforestation est une activité anthropique, tout comme planter des arbres
– le changement de type de végétation (remplacer une prairie par un champ de blé ou des habitations) est une activité anthropique
– mais la photosynthèse n’est pas une activité anthropique…
Pour le moment, dans le cycle du carbone, la photosynthèse intervient dans deux flux (encadrés mauves) :
– l’usage des sols
– et la respiration des végétaux (gross photosynthesis)

Mais dans les guidelines pour établir les inventaires nationaux, qui incluent le secteur UTCATF, il est indispensable de définir précisémment ce qu’on inclut dans le flux “anthropique” de l’usage des sols, et ce qui est considéré comme un flux naturel.
Au plus on inclut de “forêts” dans son bilant UTCATF, au plus négatif ils devient et au plus il “tire” les émissions de GES vers le bas.
Il ne faudrait donc pas qu’il devienne une sorte de variable d’ajustement “à la carte”…
🏞 Revenir au cycle du carbone
Revenir au noeud α
🔱Structure du triangle de Kaya