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Emissions domestiques belges

Les émissions de CO2eq domestiques de la Belgique, c’est-à-dire émises depuis notre territoire. C’est un indicateur fondamental pour mesurer le respect de nos engagements climatiques, en vertu desquels nous devons notamment établir tous les ans un inventaire national des émissions de GES.
C’est la conversion, via les intensités énergétiques de nos machines/convertisseurs, de notre consommation d’énergie primaire via l’identité de Kaya :
CO2 = (CO2/E) * E = (CO2/E) * (E/PIB) * PIB
CO2 = IE * E = IP * PIB

Elles peuvent être vues sous différents angles, par exemple :
– par source (fractionner les émisisons selon la source d’énergie à leur origine)
– par secteur (fractionnes les émissions selon le secteur économique à leur origine)
– par “driver” (comme la somme des termes de l’identité de Kaya)

D’après le site climat.be , elles sont de 110 Mtonnes CO2eq en 2021, hors usage des sols:

Axes trompeurs : technique de bullshit

Soit, de 110 M / 11,5 M = 9,5 tonnes CO2eq/hab/an.

Mais notons tout de suite que d’après la plateforme wallonne pour le GIEC , l’étude de Hertwich & Peters ou ce conférencier à l’UCLouvain , le poids (ou l’empreinte) carbone moyen d’un belge est de 16 tonnesCO2eq/hab/an.

Soit, un poids carbone de 16 * 11,5 M = 185 Mtonnes CO2eq/an pour la Belgique.

110 MtCO2eq en 2021, conformément au rapport national d’inventaire national des GES :

En graphique dans le Comptes des émissions atmosphériques 2008-2022  du BFP (Septembre 2024), par GES (à gauche) et par secteur (à droite) :

baisses suite à la crise de 2008 et suite à la crise covid.
On voit qu’en Belgique, le CO2 représente ~90% des GES émis (~65% au niveau mondial), et que les deux secteurs les plus contributeurs sont les ménages et l’industrie.

l’IEA fournit également des données et c’est intéressant de comparer leurs données avec les données publiées par le gouvernement (c’est en CO2 ici et pas en CO2eq) :

Cette diminution est en-deçà du rythme attendu de diminution des émissions en vue d’atteindre la neutralité sans dépasser notre budget carbone, c’est-à-dire en respectant nos engagements climatiques. Tant la trajectoire WEM (With Existing Measures) que la trajectoire “ambitieuse” WAM (With Additionnal Measures) de notre PNEC (Plan National Energie-Climat), qui constitue nos NDC (National Domestic Contributions ) sont insuffisantes, comme on le voit ci-dessous:

Emissions de..CO2? CO2eq? Avec sous sans l’usage des sols?

Sur l’image ci-dessous, on voit l’évolution des émissions de CO2 par source d’énergie. On voit clairement qu’on a remplacé du charbon par du gaz (essentiellement l’industrie) et c’est cela qui est à l’origine de la réduction des émissions. La consommation de pétrole n’est pas réellement (encore) dans une baisse structurelle. La fine bande jaune en bas rassembles “autres sources”, comme par exemple le bois de chauffage.

En fait, dans son rapport des “chiffres clés de la Wallonie 2022“, l’IWEPS montre que c’est le secteur industriel qui est à l’origine de 14 927 / 18 479 = ~80% de la baisse des émisisons entre 1990 et 2020, alors que d’autres secteurs (transport, tertiaire, logement) sont en hausse ou en stagnation:

Maintenant que l’industrie a réalisé sa transition (= qu’elle a remplacé du fossile (charbon, ~800grCO2/kWh) par du fossile (gaz, ~400grCO2/kWh)) on va probablement assister à un “plateau” des émissions de CO2, à moins qu’une nouvelle petite crise ne vienne “taper dans le PIB” comme dirait Jancovici ^^

Et toujours en ayant à l’esprit que dans ces émissions, AUCUNE énergie grise n’est comptabilisée : on ne regarde, dans le cadre des Accords de Paris, Fit for 55, loi climat, PNEC ou PWEC QUE les émissions domestiques, car c’est sur base des émissions domestiques qu’est déterminée la responsabilité dans le cadre de nos engagements.

Emissions domestiques de CO2 par secteur, données IEA. La baisse des secteurs électriques et industriels est dûe au remplacement du charbon par du gaz, essentiellement.

Ci-dessous, on voit la répartition des émissions selon le site climat.be. C’est assez “malicieux” : il ne précisent pas ce que contient “industrie: combustion” et “industrie: énergie”. (la production d’énergie utilise aussi de la combustion, ce n’est pas clair)

Comparaison entre la répartition des émissions mondiales et belges. Les émissions belges ne tiennent pas compte des émissions “embarquées” sous forme d’énergie grise importée.

Une partie de notre poids (empreinte) carbone (au niveau national : la somme des poids carbone de tous les belges) n’est pas comptabilisée dans nos émissions domestiques.

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🔱Structure du triangle de Kaya