Orange, noir, jaune, rouge et…

Mercure et sodiums orangent à présent l’atmosphère assombrie hâtivement en cette saison tombante.
De longs serpents sonores vont et viennent gaussiennement, s’étirent au loin, se vaporisant en nuage carboné sans un photon.
Les primes journaliers se terminent, les actualités canoniques s’endorment dans le coussin des élus, rêvants déjà de promesses pour demain à l’heure qu’il est.
Ah leur kill est…
Une immense marmitte
Où mijote
Un waterzooï de coq
Surveillé
De l’oeil concentré
D’une statue.
Autour de la place en question des maisons contemplent la scène un peu interloquées:
Leurs grands yeux jaunes en témoignent
Ainsi que leur stoïcité.
Des ombres s’assemblent en silence.
Des oiseaux inconnus investissent les platanes dénudés.
On entend un hibou assez loin sous les crépit’ments intenses du foyer.
C’est sur le fond de la poêlée
Qu’la température est él’vée
Et un gradient se profile tôt
Jusqu’au niveau du géant pot.
La chaleur se meut fatal’ment
Et c’est ici par conduction
Qu’elle se réparti stablement
(Mais quoiqu’inhomogènement)
Dans la pitance en question.
Cela peut nous sembler étrange, qu’une conduction ici s’arrange, mais c’est pourtant de proche en proche que ces calories pétoches
Et écarlates
S’échangent.
Les perditions interfaciques compensent bien la source chaude.
Un état stationnaire émane et la température stagne
Cuisiner est art pragmatique :
Le mijotage fait à vue d’oeil.
Technique antique bien connue
Des statues.
La Lune surveille aussi:
Le front de l’Appolon reflète sa lueur de façon confuse, et contraste le reste du marbre, orangé par le spectre de Mercure ⭎.
De ce platane transparent
Un bourdon’ment grave s’entend
Comme un esssaim de sentinelles
Rythmant d’infrasons l’air ambiant
Au plus on y porte attention
Au plus c’en est assourdissant
Le bourdon’ment se fait légion
Se fait plus proche et envoûtant
Et vient -oh!-
Bercer les tympans.
Les timbres chauds soulèvent la nuit
Les vols bas comme de chuchoter:
“A mon pays je dois la vie
Il me devra sa liberté.”
Il faut voir bourdon nez piquant
Feintant d’être abattu, puis en
Se rel’vant au dernier moment,
Calculé, rasant le sol,
Bien décidé le gallicole,
Sourcis froncés, à vitesse folle,
Dirigés vers l’oligopole
Mais par essaims entiers, intacts:
“‘T’sa low flying Panic attack”!
(inspiré de “burn the witch ⭎” de Radiohead
Ici aux violoncelles
et des “Nuits debout ⭎“)
Tout est bien qui finit bien :
Zzz’évitent la peau d’banane
Et z’arrosent un clown
Pas les derniers, mais z’on rit bien!

Les deux premières images sont extraites du clip de Radiohead, la dernière est extraite de l’épisode 3 de la série “l’effondrement” ⭎ (un must-see) : l’aérodrome.
Cette série réalisée par le Collectif Les parasites ⭎ (2019) est composée de 8 épisodes tous magistraux, réalisés chacun en un seul plan séquence d’une vingtaine de minutes! (et plus ou moins indépendants les uns des autres, même s’il y a bien sûr une certaine continuité et chronicité)
🌙 Revenir à l’hymne à Hécate en approche