Cartes blanches

Par exemple, on peut lire dans cette carte blanche de La Libre :


Tout d’abord, ces réacteurs [nucléaires qu’on prolongerait] ne représentent que 4% de la consommation d’énergie belge.”

Ils ne parlent en réalité que de deux réacteurs sur les 7. C’est vicieux car ils parlent de “la prolongation des réacteurs belges”, cela induit chez le lecteur l’idée qu’on parle de tous les réacteurs qu’on peut prolonger, pas seulement les 2 dont ils parlent.

Ca induit aussi l’idée que le nucléaire ne joue pas un rôle central dans la transition énergétique. C’est un peu comme dire “les avions ne représentent que 5% des émissions de CO2, ce n’est pas un sujet”.
Il n’y a pas de sujet qui concerne une majorité des émissions. Il n’y a que des petits secteurs, il faut agir partout, sur chaque petit sujet.

Et ils n’envisagent à aucun moment la construction de nouveaux réacteurs (ça met 5 ans en Chine (voir triangle de Kaya)), alors que c’est une solution alternative à la prolongation de certains réacteurs.

Le reste de l’argumentaire est au conditionnel…du pur délire. (la Pologne n’a pas besoin des centrales à gaz de la Belgique pour sa transition : elle construit ses propres centrales nucléaires )

Le manque de confiance résulte-t-il d’un scepticisme inadéquat ou d’un manque de rigueur et de déontologie journalistique? (qui n’apparaît qu’à “ceux qui creusent”🤣🤣 )

Sinon, il est intéressant de comparer les signataires (en terme de compétences techniques) de cette carte blanche, avec les signataires de la carte blanche qui prône l’inverse , parue un peu plus tôt.


edit : la carte blanche parle d’énergie, sans préciser s’il s’agit d’énergie primaire ou d’énergie finale. Le nucléaire représente 20% de notre énergie primaire, mais 20%*50%=10% de notre énergie finale consommée. Dans ce cas, (2GW/6GW)x10% on est bien autour de 4%. Cela montre la malhonêteté des auteurs de la carte blanche: un peu comme faire passer une droite au crayon à travers 3 points non-colinéaires qui sont censés l’être : on triche un peu sans rien dire pour arriver à ce qu’on veut.


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