Né d’un siècle

Je suis né d’un siècle sénile : 84 ans.
(L’âge qu’auraient eu Orwell ou Huxley à peu de choses près, s’ils avaient toujours été vivants à ce moment)
Il avait bien vécu, connu les deux guerres, les 30 glorieuses, il est même allé sur la Lune, il me l’a raconté. Mais il était usé, et dans un ultime sursaut de survie, sombra dans l’ultraliberté avant de rendre son dernier souffle, sans bugger, à exactement 100 ans.
C’était un peu “mon 5ème grand-parent”.
Il m’avait montré, dans ses dernières années, son album de famille, des photos, ses aïeux : celui-ci devant les pyramides, un autre faiseur de châteaux forts, un autre voyageur ou celui-là inventeur d’imprimerie et machine à vapeur. Mais ne sachant lire, je ne voyais que les images, et n’en comprenais pas les légendes.
Il me laissa l’album en cadeau, puis disparut et ne le revis jamais. Aucun enterrement ne fut organisé.
Au même moment naissait, dans un Nième cri d’espoir et de douleur de l’Histoire, un malheur.
Un petit être laid, avec de longs poils noirs et gras, suintant, les yeux vides, un ventre énorme, la tête plate, transpirant à outrance, rotant, les yeux vides, un ventre énorme.
Et à peine né, ses doigts dans le nez, me dit :
– Marche.
Effaré, et confus, non je ne marchai pas. Je courus ! Et me demandai comment une telle lignée avait pu engendrer un tel monstre.
J’ai rouvert l’album de famille, cette fois-ci en lisant les légendes sous les photos.
Les pyramides et le Colisée étaient construites par des esclaves, les châteaux forts protégeaient les rois des peuples qu’ils soumettaient, les voyageurs étaient génocidaires, l’imprimerie véhicule la propagande et la machine à vapeur n’a fait qu’augmenter le temps de travail, et précipité le déluge.
J’ai compris qui étaient vraiment ses parents, qu’il était bien leur fils. Et pourquoi il n’y avait pas eu d’enterrement.
Il a à présent 24 ans, toujours sans éducation, il a teint ses cheveux en vert, il rote, suinte et transpire encore plus. Il est en permanence sur son téléphone “connecté” et “déconnecté”, sans vases communicants. Là pour le moment il joue à Battlefield, et il ne veut pas être dérangé.

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Profitons-en.
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Il y avait déjà les bleus et les rouges, nos bienfaiteurs faits de lumière, les Jacques-a-dit et Dagoberts.

“Pourquoi y a-t-il tant de lapins meurtriers dans l’art médiéval ? 🐇🗡️
Feuilletez les marges d’un manuscrit du XIIIe ou du XIVe siècle, et vous serez peut-être surpris par ce que vous trouverez : des lapins embrocher joyeusement des chevaliers, décapiter des chasseurs ou se lancer dans la bataille comme des berserkers à fourrure. C’est l’un des motifs récurrents les plus étranges de l’art médiéval. Mais pourquoi L’explication la plus probable est l’humour. Dans le symbolisme médiéval, les lapins étaient considérés comme des créatures timides et lâches. Donc, les dépeindre en train de se venger sanglante – contre les chiens, les hommes ou même le clergé – c’était renverser l’ordre naturel.Pensez-y comme à une sorte de renversement comique – un peu comme les scènes carnavalesques où les imbéciles se moquent des rois, tout cela comme une partie du monde à l’envers.Certains ont émis l’hypothèse que ces lièvres violents pourraient même faire allusion à une rébellion symbolique – la riposte docile dans un monde qui appliquait étroitement les hiérarchies de pouvoir.Quel que soit le sens que vous préférez, ces lapins ne plaisantent pas – et ils ne livrent certainement pas d’œufs en chocolat !” (Source )