Tout sauf

Quand on achète du fuel, on n’achète pas du fuel.
On paie un dirigeant d’un pays sous il coule
Pour qu’il nous autorise à nous en procurer.
On paie les forages, les tubages et les petroliers,
On paie ceux qui l’ont transporté jusqu’à présent,
Les ingénieurs du raffinage et du conditionnement.
Le pétrole est fini, mais s’est formé pendant
Des millions des millions d’années, gratuitement.
Un peu comme pour l’or bleu : les marques canoniques
Ne vendent pas vraiment d’eau, elles vendent du plastique:
Dans leurs grandes usines, c’est ce qu’elles fabriquent.
Ce qu’elles mettent dedans n’est qu’un produit basique,
L’eau est bien gratuite : elle coule dans les nappes,
Elle émerge des sources : nul besoin de satrape.
Personne n’a jamais dû payer la planète terre
Pour qu’elle y filtre l’eau qui en ressort claire.
Quand on paie au marché ses tomates ou ses prunes,
En fait on paie tout sauf ses tomates ou prunes.
On paie les transporteurs, depuis le lieu d’culture,
On paie la caissière ou le caissier, l’infrastructure,
Les moissoneuses-batteuses*, et leur carburant,
Frais de douane, insecticides et autres intrants.
Les tomates sont gratuites : elles poussent de terre.
Les prunes sont gratuites : elles poussent en l’air.
Les fruits de la nature nous sont de grands besoins
Il faut que l’on veille à en prendre bien soin
Comment mieux le faire, sinon, sacrétonnerre
En communalisant les marges excédentaires?
Pourquoi paierait-on des emballages plastiques,
des avions polluants, des engrais phosphatiques,
Des intérêt vénaux, plutôt que collectifs?
Allons allegretto nous déclarer pontifes!
C’est nul mais bon : vous avez compris l’idée, le principal est de passer le message : que l’on gère collectivement ce qui permet d’assurer nos besoins collectifs pour éviter les fuites de marges inutiles (le ruissellement vers le haut de notre richesse collective). Et puis surtout contrôler et baser cette produciton sur les besoins, plutôt qu’une course aux profits et à la surproductivité…dans le cadre “no-limit” (lol) de l’ultralibéralisme.
* je parle d’une variété très rare de tomates en épis de grains.