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Working paper du BFP sur l’empreinte carbone des régions de la Belgique
[portail poids carbone]


Cette page parcoure le Working paper du Bureau Fédéral du Plan : “L’empreinte carbone des régions de la Belgique ” de Janvier 2023.
Ce document tente de quantifier le poids (l’empreinte) carbone de la Belgique, de la même manière que l’a fait en 2009 l’étude de Hertwich et Peters, reprise par la plateforme wallonne pour le GIEC, mais en grannularisant au niveau régional pour la Belgique.

Quelques commentaires et quelques images tirées du Working paper pour illustrer quelques extraits du document (cliquer pour dérouler la section). Ce n’est pas vraiment un résumé, il y a presque tout le contenu de ce Working paper, ça va aussi vite de le parcourir directement.

Méthodologie et données

2.1 Méthodologie

Le BFP se base sur une des définitions du PIB pour extraire les données permettant de calculre l’empreinte carbone:
L’empreinte carbone d’un pays est traditionnellement dérivée d’un modèle entrées-sorties. Dans ce type de modèle, l’empreinte carbone est le résultat d’un calcul qui identifie l’ensemble des gaz à effet de serre émis pour satisfaire la demande finale intérieure du pays. On parle généralement d’émissions incorporées dans la demande finale.
Au niveau d’un pays, la demande finale intérieure comprend tous les achats par des résidents de biens et services qui ne servent pas comme inputs intermédiaires. Elle inclut
-la consommation finale des ménages comme poste principal,
-mais aussi les investissements (formation brute de capital fixe),
-la consommation finale des administrations publiques,
-celle des institutions sans but lucratif au service des ménages,
-et la variation des stocks.
Pour les besoins de cette étude, le modèle entrées-sorties doit être adapté à l’objectif de déterminer l’empreinte carbone de chacune des trois régions de la Belgique. L’annexe méthodologique détaille comment leur empreinte carbone peut être dérivée d’un modèle entrées-sorties multi-pays qui intègre les trois régions.

En somme, l’empreinte carbone d’un pays comprend les éléments suivants :
(i) les émissions directes des ménages, soit principalement des émissions pour leur transport et le chauffage de leurs habitations ;
(ii) les émissions domestiques incorporées dans la demande finale intérieure, soit les gaz à effet de serre émis par les entreprises résidentes dans les processus de production de biens et services livrés à la demande finale des résidents du pays ;
(iii) les émissions à l’étranger incorporées dans la demande finale intérieure, soit les gaz à effet de serre émis par des entreprises non-résidentes dans les processus de production de biens et services livrés à la demande finale des résidents du pays.

D’où son bilan détaillé du PIB:

Sur l’image ci-dessous, on voir que le bilan import/export d’énergie grise (encadré pointillé) représente une fraction beaucoup plus faible que “100% moins le domestic share” = 100% – 46% = 54% pour la Belgique, avec les données de 2001 de Hertwich et Peters.
Pour le Bureau fédéral du plan, le poids carbone de la Belgique est “à peine” ~30% plus élevé que ses émissions domestiques, alors que selon la GTAP6, on passait du simple au double.

On peut réprtir les émissions mondiales de deux façons : soit en une somme des émissions domestiques de chaque pays, soit en une somme des poids carbone de chaque pays. Les termes d’imports/exports s’annulent dans la somme mondiale.

Le paragrahe ci-dessous n’est qu’un commentaire du Graphique 1.
On a l’égalité suivante:
BAL = E_imp – E_exp = E – D.
Si E>D (BAL>0) comme pour la Belgique, la responsabilité dans le cadre du paradigme consommation est plus grande que la responsabilité basée sur les émissions domestiques.
Si E<D (BAL<0) comme pour la Chine, c’est l’inverse.
Le graphique 1 (ci-dessus) montre de façon schématique les éléments qui composent l’empreinte (E), ainsi que les éléments qui entrent en compte pour les émissions liées à la production. (D)
– Les émissions directes des ménages et les émissions domestiques incorporées dans la demande finale intérieure font partie des deux.
– Contrairement aux émissions liées à la production, l’empreinte exclut les émissions domestiques incorporées dans la demande finale d’autres pays
(E_exp) (les gaz à effet de serre émis par les entreprises résidentes dansles processus de production de biens et services livrés à la demande finale de non-résidents, c’est-à-dire d’autres pays).
– Mais l’empreinte inclut les émissions à l’étranger incorporées dans la demande finale intérieure.
(E_imp)
– La différence entre les émissions domestiques incorporées dans la demande finale étrangère et les émissions à l’étranger incorporées dans la demande finale intérieure est appelée balance en émissions incorporées.
(BAL)
– Comme le montre le graphique 1, cette différence correspond également à la différence entre les émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’un pays et son empreinte carbone.
– Le graphique 1 présente le cas d’un pays pour lequel cette balance en émissions incorporées est déficitaire
(comme pour la Belgique), mais il existe des pays pour lesquels cette balance est en surplus.
Exemple : la Chine.

2.2 Données

Comme indiqué en fin d’introduction:
Les données utilisées pour le calcul de l’empreinte carbone des régions sont :
(i) le TES interrégional de 2015 pour la Belgique, construit par le BFP en 2021:

“Du côté des ressources, les flux du reste du monde représentent les importations internationales des trois régions ; du côté des emplois, les flux du Reste du monde
représentent les exportations internationales des trois régions de la Belgique.”



(ii) le TES multi-pays mondial d’Eurostat pour 2015, dans lequel le TES interrégional a été intégré :

“Du côté des ressources, les flux du reste du monde représentent les importations internationales des trois régions ; du côté des emplois, les flux du Reste du monde
représentent les exportations internationales des trois régions de la Belgique.”


(iii) des données sur les émissions de CO2 liées à la production au niveau régional (construit par le BFP sur le même principe que sur Eurostat
:

Au niveau national, c’est facile: il y a une comptabilité des TES avec les comptes nationaux économiques, et les “AEA” sont déduites directement de l’inventaire national:
Pour la Belgique, les comptes des émissions atmosphériques (Air Emissions Accounts, AEA), publiés par le BFP dans le cadre de l’Institut des comptes nationaux, présentent les émissions de CO2 et de plusieurs autres gaz à effet de serre par les résidents. Ces données sont ventilées par branche d’activité avec un détail de 64 branches de la nomenclature NACE Rév.2. En tant que comptes satellites des comptes nationaux, les AEA sont compatibles avec les données économiques des comptes nationaux dont font partie les TES. La méthodologie de construction des AEA s’appuie sur les données des inventaires d’émissions qui répertorient les émissions sur le territoire du pays. Pour les gaz à effet de serre, il s’agit principalement des inventaires établis pour la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC).

Au détail près qu’il faut corriger pour les non-résidents en Belgique et les belge à l’étranger:
Le passage aux émissions des résidents tel que présentées dans les AEA nécessite
un ajustement qui revient à inclure les émissions des résidents belges à l’étranger et à exclure les émissions des non-résidents sur le territoire de la Belgique.
Dans la pratique, cette correction pour le principe de résidence s’applique surtout aux émissions liées au transport.

Mais pour les régions, comme évoqué dans l’introduction:
Pour les régions, il n’existait jusqu’ici pas de données d’émissions de type AEA, c’est-à-dire compatibles avec les comptes économiques des régions et le iRIO, en dépit du fait que les inventaires soient établis au niveau régional. Dès lors, nous avons construit des AEA pour les régions en suivant la même méthodologie qu’au niveau national et en veillant à la cohérence des résultats avec les données des AEA pour la Belgique. Concrètement, nous sommes partis des inventaires de chacune des régions auxquels nous avons appliqué la correction pour le principe de résidence.
Cela a nécessité d’estimer, pour chaque région, les éléments suivants :
(i) les émissions des non-résidents belges sur le territoire de la région,
(ii) les émissions des résidents des autres régions sur le territoire de la région,
(iii) les émissions des résidents de la région hors de la Belgique, et
(iv) les émissions des résidents de la région sur le territoire des autres régions.
Les deux premiers éléments sont à déduire des émissions territoriales de la région,
et les deux derniers doivent y être ajoutés.

Les AEA régionaux qui résultent de ce travail mesurent les émissions liées à la production des régions et constituent la base pour le calcul de l’empreinte carbone des régions.

(iiii) des données sur les émissions de CO2 liées à la production au niveau international. (WIOD DB) :
Les données d’émissions pour les autres pays proviennent des comptes satellites du projet WIOD (‘World Input-Output Database’) car Eurostat n’a pas encore publié de données d’émissions compatibles avec les TES de FIGARO.
Comme les comptes satellites de WIOD ne couvrent pas les autres gazà effet de serre, nos calculs sont limités aux émissions de CO2.

Résultats

Pour l’année 2015, ces émissions s’élèvent, hors émissions directes des ménages, à 2,7 Mt pour Bruxelles, 54,3 Mt pour la Flandre et 19,7 Mt pour la Wallonie.
La Flandre totalise donc 71% des émissions liées à la production en Belgique, la Wallonie 26% et
Bruxelles 4%

2,7 + 54,3 + 19,7 = 76,7 Mt CO2 pour la Belgique, en 2015, hors émissions directes des ménages.
Selon l’IEA : 91 Mt CO2 en 2015.

On peut donc déjà estimer que les émisisons directes des ménages sont autour de 15 MtCO2 en 2015.

Cette répartition régionale des émissions de CO2 liées à la production est sensiblement différente de la répartition régionale de la valeur ajoutée. En effet, les parts des régions dans la valeur ajoutée sont respectivement de 58 %, 23 % et 19 % pour la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.
En d’autres termes, l’
intensité en émissions de l’activité économique, mesurée par la quantité de CO2 émise par euro de valeur ajoutée, est nettement plus faible à Bruxelles (0,04 kg/€) qu’en Flandre (0,25 kg/€) et qu’en Wallonie (0,23 kg/€). En tant que zone urbaine, la région bruxelloise est caractérisée par une activité économique largement dominée par les services, moins émetteurs de CO2.

Pour rappel, l’intensité de l’économie au niveau mondial, selon les données de Jancovici, était de 0,38 kg/€.

2. Empreinte carbone

“Le graphique 5 montre que l’empreinte de chaque région est supérieure à ses
émissions liées à la production. Cela signifie que Bruxelles, la Flandre et la Wallonie ont toutes les trois une balance en émissions incorporées déficitaire.”

D’après nos calculs, l’empreinte carbone incluant les émissions directes des ménages est de 11,6 Mt de CO2 pour Bruxelles, 71,7 Mt de CO2 pour la Flandre et 33,7 Mt de CO2 pour la Wallonie.
11,6 + 71,7 + 33,7 = 117 Mt CO2/an pour la Belgique.
Soit, en moyenne par habitant : 117 Mt / 11,5 Mhab = 10,2 tCO2/hab/an
A comparer avec les 16,5 tCO2/hab/an de la lettre 9 de la PW pour le GIEC de 2018! Une réduction de 40%!
Une réduction de 40% de l’empreinte carbone entre 2001 et 2015? Les données du Global Carbon Budget seraient-elles différentes?

Sur la figure ci-dessous, on voit à gauche que dans le paradigme “production”, une partie seulement de notre responsabilité est comptabilisée : la production issue du reste du monde, et qui participe pourtant à notre poids carbone (à notre niveau de vie) ne fait pas partie de nos objectifs climatiques.

la balance est la différence entre la partie jaune de gauche (importations) et la partie jaune de droite (exportations)

Le graphique 7 résume les principaux constats posés jusqu’ici.
Il donne tout d’abord, pour les trois régions, les émissions liées à la production dans la partie de gauche et l’empreinte carbone dans la partiede droite.
Il permet d’observer que, pour chacune des trois régions, les émissions liées à la production sont plus faibles que l’empreinte carbone, ce qui implique qu’elles ont toutes les trois une balance en émissions incorporées déficitaire.
La partie centrale du graphique montre, sous forme de flux, le CO2 émis dans une région qui est incorporée dans la demande finale de la région de consommation.
Le reste du monde est inclus pour montrer les émissions à l’étranger incorporées dans la demande finale de chaque région de Belgique.
Il ressort de cette représentation graphique
(i) que les émissions du reste du monde représentent une part substantielle de l’empreinte des trois régions et

(ii) l’importance de certains flux de CO2 incorporé entre régions, notamment entre la Flandre et Bruxelles et entre la Flandre et la Wallonie.

Comparaison régionale des émissions liées à la production par habitant des trois régions. Elles s’élèvent à 3,8 tCO2 pour Bruxelles 10,5 tCO2 pour la Flandre et 7,9 tCO2 pour la Wallonie.

3. Comparaison internationale

Pour les commentaires, voir la publication du BFP.

Comparaison régionale des émissions liées à la production par habitant des trois régions. Elles s’élèvent à 3,8 tCO2 pour Bruxelles 10,5 tCO2 pour la Flandre et 7,9 tCO2 pour la Wallonie.

4. Balances en émissions incorporées

La balance en émissions incorporées est déficitaire pour chacune des trois régions de la Belgique. Principalement des importations depuis le reste du monde.
La situation est sensiblement différente pour la Flandre et la Wallonie.
Leurs principales balances bilatérales déficitaires sont avec la Russie, la Chine et les Pays-Bas. Deux
éléments permettent d’expliquer ces résultats pour la Russie et la Chine : (i) l’importance des contributions de ces deux pays dans les processus de production de biens et services livrés à la demande finale en Flandre et en Wallonie, et (ii) les facteurs d’émission moyens nettement plus élevés dans ces pays.

5. Émissions indirectes et mécanisme d’ajustement carbone aux frontières

Émissions indirectes et mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF)

La mise en place d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) pour les importations de certains produits industriels dans l’Union européenne est un élément central du Pacte vert pour l’Europe (European Green Deal).
En décembre 2022, le Parlement européen et le Conseil sont parvenus à un accord provisoire sur une réglementation en la matière. L’objectif du MACF, tel que défini dans cet accord, est d’éviter que le prix du carbone imposé par le système d’échange de quotas d’émissions de l’Union européenne (SEQE-UE ou UE-ETS) ne donne lieu à des « fuites de carbone », c’est-à-dire que la production de certains biens dans l’UE soit remplacée par des importations en provenance de pays hors-UE où le prix du carbone est plus faible voire nul. Le MACF imposera donc un prix du carbone équivalent à celui du SEQE-UE aux importations dans l’UE des produits visés.

“le graphique 12 montre les principales contributions de branches d’activité dans d’autres pays ou régions à l’empreinte carbone des trois régions de la Belgique. Les émissions de branches dans des pays hors-UE (en orange) sont signalées par une couleur différente par rapport aux émissions de branches dans d’autres régions de la Belgique ou dans des pays membres de l’UE (en bleu), pour mettre en évidence les émissions hors-UE qui sont visées dans le MACF.”

Le BFP prévient qu’avec l’introduction du MACF, le coûts des importations de bien du secteur métallurgie par exemple, intervenant dans la production wallonne d’autres bien qui seront exportés, pourraient augmenter.
Les résultats obtenus pour l’empreinte permettent de fournir plusieurs enseignements utiles pour la prise en compte d’émissions indirectes dans le cadre du MACF.
(…)
Pour la branche ‘Electricité et gaz’, il s’agit là presque exclusivement d’émissions indirectes, c’est-à-dire d’émissions en amont dans les processus de production de biens et services livrés à la demande finale d’une des trois régions, étant donné que les livraisons directes de ces deux pays à la demande finale des trois régions sont négligeables voire nulles.
Ce constat illustre qu’il est important de tenir compte des émissions indirectes dans le cadre du MACF sous peine d’exclure des sources d’émissions majeures de la tarification.

Pour la branche ‘Métallurgie’, la situation est différente. Comme pour la branche ‘Electricité et gaz’, les importations en provenance de Chine et de Russie à destination de la demande finale des régions sont très faibles. Par conséquent, les émissions de cette branche dans ces deux pays incorporées dans la de mande finale des régions sont essentiellement des émissions qui, dans la perspective d’empreinte carbone, sont considérées comme indirectes.
En revanche, la Flandre et la Wallonie importent des volumes conséquents de produits de la ‘Métallurgie’ de Chine et de Russie pour consommation intermédiaire.
Les émissions incorporées dans ces importations devront faire l’objet d’une tarification dans le cadre du MACF. Cependant, elles ne sont que partiellement incorporées dans la demande finale des régions. En effet, une grande partie des importations de produits de la ‘Métallurgie’ de Chine et de Russie est utilisée comme inputs intermédiaires dans des processus de production de biens et services livrés à la demande finale d’autres pays.
Cet exemple montre que l’imposition du prix du carbone à des importations peut avoir une incidence sur le coût des inputs intermédiaires de la production de biens et services qui sont finalement destinés à l’exportation.

Evolution des prix des quotas CO2 du système ETS en UE.
Cela provoque la délocalisation des industries polluantes, qui deviennent moins rentables en Europe. (à moins d’augmenter les prix)
Ca permet donc de limiter les émissions sur le territoire de l’UE, mais ça ne fait que déplacer le problème ailleurs, hors de notre responsabilité définie dans les Accords de Paris, de façon très pernicieuse.

Exemple : 99% des vêtements d’Inditex sont fabriqués dans des ateliers en Inde, au Blangladesh, … par des esclaves modernes.

Et finalement, le BFP ilustre le concept de “feedback loop” dans le calcul d’indicateurs comme l’empreinte carbone :
Enfin, la tarification des émissions indirectes incorporées dans le cadre du MACF devrait aussi tenir compte de ce qui est communément appelé ‘feedback loop’ dans la littérature sur le calcul des empreintes carbone (Moran et al., 2018). Le problème de ces ‘feedback loops’ peut être illustré par un exemple.
Le CO2 émis dans la production d’un bien en Flandre qui est exporté vers un autre pays hors de l’UE peut en fin de compte être incorporé comme émissions indirectes dans des importations de la Flandre si ce bien est utilisé comme input intermédiaire dans la production de biens ou services importés par la Flandre. La méthode de calcul de l’empreinte prend en compte cette possibilité grâce au recours à un TES multi-pays mondial.
Si les biens ou services importés par la Flandre sont destinés à sa demande finale, cette méthode comptabilise les émissions pour la production initiale exportée comme des émissions en Flandre incorporées dans la demande finale de la Flandre.
Dans le cadre du MACF, les émissions qui proviennent initialement d’un pays de l’Union et qui sont indirectement incorporées dans les importations dans l’UE devraient logiquement être exempts de tarification carbone.

Leur conclusion:

Futures améliorations:
Des travaux futurs devraient explorer plusieurs pistes pour confirmer et étendre les résultats obtenusdans cette étude.
– En premier lieu, il serait utile de déterminer les émissions liées à la production et l’empreinte carbone des régions pour d’autres années, plus récentes, afin de pouvoir comparer l’évolution de ces deux indicateurs dans le temps. Pour cela, il faut poursuivre la construction des comptes des émissions atmosphériques pour les régions et celle de tableaux entrées-sorties interrégionaux.
– En outre, il serait particulièrement intéressant de voir l’i
mpact de la crise sanitaire de 2020 et 2021 sur ces deux indicateurs.
– Ensuite, une extension à d’autres gaz à effet de serre que le CO2 devrait être envisagée.
Cependant, une telle extension dépend de la disponibilité de données sur les émissions de ces gaz au niveau international.
– Enfin, une ventilation de la consommation finale des ménages par niveau de revenu et par type de produit permettrait de mettre en évidence les
contributions des différentes catégories de revenu à l’empreinte carbone et de les relier à leurs niveaux et profils de consommation respectifs.


Et on pourrait ajouter :
– La méthodologie basée sur les échanges marchands est-elle adaptée pour mesurer tous les aspects de l’empreinte carbone, comme par exemple l’utilisation du numérique?
Par exemple, la consommation électrique d’un appareil électronique (gsm, ordinateur, …), ou le montant d’un abonnement 5G, ne dit rien sur les ressources mobilisées hors Belgique durant son utilisation : quels datacenters sont utilisés, et donc la fraction de leur alimentation en énergie correspondante, etc.
– Le BFP ne change-t-il pas de définition du concept d’empreinte carbone en cours de rédaction? Entre celle dans l’introduction, et celle effectivement utilisée dans la méthodologie, les émissions du cycle de vie hors-production (et hors consommation mesurée, comme la consommation électrique) “disparaissent”:

Graphiques supplémentaires:

En 2009, Hertwich et Peters établissent le “domestic share” de l’empreinte carbone de la Belgique à 46%. (données 2001)
A l’époque, la Chine exportait beaucoup moins qu’aujourd’hui.
En 2023, le BFP établit un “domestic share” beaucoup plus faible : l’empreinte carbone est à peine ~10% plus élevée que les émissions domestiques par habitant. Comment expliquer cela?


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🔱Structure du triangle de Kaya