Le chapitre 7 du PGRI 2022-2027, approuvé en janvier 2023
(Plans de Gestion des Risques d’Inondations 2022-2027)

On apprend que l’impact du dérèglement climatique sur les innondations par débordement est basé sur le “scénario extrême” dans lequel le débit est considéré comme valant 30% de plus que le débit “d’une pluie de projet de 100 ans”. Alors que:


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Cyrus F sur LinkedIn:
Comment se fait-il qu’avec “seulement” 1 degré de plus, 7% d’humidité atmosphérique de plus, 1 à 3% de précipitations de plus etc. les impacts du changement climatique soient aussi importants ? 🤔
La non-linéarité a de quoi perturber le “bon sens” cher à Pascal Praud. Voici des tentatives d’explication.
Il ne faut pas raisonner sur des moyennes. Un contact sur Facebook me disait il y a quelques temps (désolé j’ai oublié qui) quelque chose comme :
“Ce ne sont pas les moyennes qui inondent les villes et villages, brûlent les forêts, font mourir de chaud, dévastent les récoltes et font fondre les glaciers. Ce sont les extrêmes”.
La thermodynamique n’est pas toujours linéaire. Pour reprendre une image célèbre : 1 degré de fièvre ça va, 3 degrés ça va beaucoup moins bien, 5 degrés vous êtes mort.
J’ai trouvé très parlante cette explication du climatologue Andrew Dessler sur la non-linéarité des conséquences du changement climatique.
https://lnkd.in/edKht5sA
Extraits traduits par DeepL :
“Lors d’un événement pluvieux, par exemple, les premiers centimètres de pluie ne causent généralement pas de dégâts car les infrastructures existantes (par exemple, les collecteurs d’eaux pluviales) ont été conçues pour gérer une telle quantité de pluie.
Cependant, à mesure que les précipitations s’intensifient, elles finissent par dépasser la capacité de l’infrastructure d’écoulement des eaux pluviales et le quartier est inondé. Vous passez de zéro dommage si l’eau s’arrête à un centimètre sous la porte d’entrée de votre maison à des dizaines de milliers de dollars de dommages si l’eau monte d’un centimètre supplémentaire et s’écoule dans votre maison.
Le bon modèle mental n’est donc pas celui d’une aggravation lente des impacts au fil des décennies. Au contraire, la bonne façon de comprendre le changement climatique est que les choses vont bien, jusqu’à ce qu’elles ne le soient plus, et qu’elles deviennent alors vraiment terribles. Et le système peut passer de “bien” à “terrible” en un clin d’œil.
La clé est de reconnaître les seuils qui existent dans les systèmes qui nous entourent. Par exemple, lorsque les ingénieurs du 20e siècle ont conçu les infrastructures avec lesquelles nous vivons aujourd’hui (ponts, barrages, systèmes d’écoulement des eaux pluviales), ils les ont conçues en fonction de l’éventail des conditions climatiques qui existaient à l’époque, en ajoutant une petite marge pour les phénomènes météorologiques extrêmes imprévus. Mais cette marge n’était pas trop importante, car il s’agissait de limiter les coûts.
Cette fourchette et cette marge définissent ensemble les limites de conception du monde construit. Si nous avions encore le climat du XXe siècle, tout irait bien. Mais le réchauffement incessant de notre planète nous a amenés à la limite et au-delà de ces limites de conception du 20e siècle.
La vitesse à laquelle nous dépassons les limites est époustouflante. Les personnes touchées sont souvent choquées et nous voyons fréquemment des gens déplorer le fait qu’un certain impact ne se soit jamais produit auparavant – c’est la carte de visite des effets non linéaires.
Ainsi, l’apparition soudaine de tous les impacts climatiques de ces dernières années ne doit pas nous surprendre. Le réchauffement très rapide que nous connaissons nous fait dépasser de nombreux seuils dans nos systèmes humains et naturels.
Il est à noter que ces dommages ne sont pas uniformément répartis. Lorsque le réchauffement de la planète passe de 1,1 °C à 1,2 °C, la plupart des gens ne sont pas affectés. Mais pour une minorité de personnes, ce réchauffement fera franchir au système climatique des seuils importants, entraînant pour elles des dommages et des souffrances considérables. Il peut s’agir d’un épisode pluvieux qui, intensifié par le réchauffement, franchit un seuil et inonde une ville. Il peut aussi s’agir d’une vague de chaleur qui, sous l’effet de la hausse des températures, devient suffisamment intense pour anéantir des récoltes entières. Quel que soit le scénario, il est terrible pour ces personnes.
Lorsque la Terre se réchauffera de 0,1 °C, un tout nouvel ensemble de seuils sera franchi, ce qui causera de graves préjudices à de nouvelles populations. Nombre d’entre elles ne s’y attendront pas, ayant été bercés d’autosatisfaction par le fait qu’ils n’avaient pas été affectés négativement par le réchauffement jusqu’à ce moment-là. Est-ce votre cas ?
Espérons que non, mais la réalité est que quelqu’un, quelque part, sera inévitablement confronté à une catastrophe climatique dans un avenir proche. Il est donc essentiel d’écarter l’idée que le changement climatique est un phénomène lointain.