Parmi les lignes de fractures qui dispersent les forces de la gauche, il y a la question du rapport qu’elles entretiennent avec le capital et le capitalisme.
Et cette question scinde la gauche en deux camps:

A mi-chemin entre ces deux bords de la gauche, on trouve la France Insoumise et l’Avenir en Commun, programme dont il est difficile de dire s’il porte un projet d’aménagement du capitalisme ou de sortie du capitalisme. Et c’est difficile de répondre à cette question, notament parce que ça soulève la question de la définition du capitalisme et du caractère plus ou moins contraignant du cadre qu’il pose.
Et oui : le capitalisme c’est quoi? Ca permet quoi? Ca empêche quoi? Ce sont ces questions que je voulais soulever avec mes deux invités, deux économistes de gauche : Bernard Friot (ndr: le vieux révolutionnaire) et Thomas Porcher (ndr : le jeune réformiste pro “capitalisme des années 60” (keynesianisme) et anti capitalisme libéral post-1980
)

(introduction de la présentatrice)

Entretien très intéressant entre Thomas Porcher (le réformiste keynesien) et Bernard Fiot (l’anticapitaliste)…
Où il parlent aussi du salariat instituté en tant qu’outil anti-capitaliste, de la différence entre étatisation et nationalisation d’entreprises, de la nécessité d’un état stratège plus important à la lumière des enjeux climatiques de long-terme (le mode de gestion par les actionnaires actuel est par définition de court-terme), sur les vertus des cotisations sociales en tant que levier d’investissements publics, …

Une autre conférence très intéressante :
Capitalisme et Ivan Illich : une discussion entre Hervé Kempf et Jean-Michel Djian

A Strasbourg, lors des Bibliothèques idéales, Hervé Kempf, auteur de “Que crève le capitalisme”, et Jean-Michel Djian, auteur de “Illich. L’homme qui a libéré l’avenir” ont discuté : du capitalisme, de l’utopie, de la technologie, du monde qui est et de celui qui vient.

Quelques punchlines:
Il y a deux types de personnes : celles qui connaissent Illich et celles qui ne le connaissent pas” (Jean-Michel Djian)

Comme tous les prophètes, Illich a parlé dans le désert, et encore aujourd’hui, on peine encore à créer un imaginaire qui est autre que celui qu’on nous impose, c’est-à-dire celui du capitalisme” (Hervé Kempf)

La logique de l’imaginaire [ =cornucopisme et transhumanisme] qui se construit est une logique d’apartheid” (Hervé Kempf) – écouter pour comprendre le contexte.

C’est important de comprendre que c’est une pensée qui s’est élaborée à un moment où le monde était dominé par l’affrontement entre le capitalisme et le communisme soviétique de l’autre. Certains sont encore dans cette vision binaire et ont du mal à concevoir une pensée qui ne s’y inscrit pas” (Hervé Kempf)

Arrêtez de croire que les gouvernants peuvent changer d’eux-mêmes. Ce ne sont pas des gouvernants qui seraient impuissants face au système économique. Ils sont représentants du système économique, ils sont dans le système oligarchique, et donc ce sont des ennemis. Il n’y a malheureusement pas quoi que ce soit à attendre qui ne passe pas par un rapport de force” (Hervé Kempf)

Une dernière :
Dans “Traité d’économie hérétique. En finir avec le discours dominant “, Thomas Porcher écrit à la page 19 :
Quand vous saurez que nous avons déjà connu une dette représentant 200% du PIB, que les taux d’intérêt ont déjà été plus élevés qu’aujourd’hui -et qu’à l’époque cela ne dérangeait pas les économistes libéraux puisque leur politique en était responsable-, que la dette du secteur privé, responsable de la crise de 2007, est supérieure à celle du secteur public, vous comprendrez que la dette publique n’est qu’un épouvantail qui sert, avant tout, à justifier des politiques d’austérité.

(D’autres extraits retranscrits, très intéressants)

Résonnances avec l’interview d’Edouard Morena et “la stratégie du choc ” de Naomi Klein dans le dernier paragraphe de la page 19.
Mesures d’austérité ==> réduction du budget des services publics
On vous voit.
Plus de détails après le noeud γ

La société conviviale d’Illich : nécéssairement?
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