Climato-dénialisme de type III


En 2 mots:
climatodénialisme de type I = nier les conclusions du GIEC WGI = nier le dérèglement climatique anthropique (climatodénialisme “primaire”)
climatodénialisme de type III = nier les conclusions du GIEC WGIII = nier le couplage entre PIB et émissions de GES.
Des gens qui pensent atteindre la neutralité dans 25 ans en installant quelques panneaux solaires de plus et en fabriquant quelques voitures électriques, tout en développant l’IA. Des dénialistes. Ils savent que non, mais font semblant qu’ils ne savent pas, car c’est suffisant pour avoir une image “eco-consciente” sur la place publique. Place publique qui maintient le “front dénialiste” au niveau du climatodénialisme de type I, pour ne pas que le débat porte sur la question de l’idéologie croissantiste/libérale/capitaliste.
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Le climato-dénialisme de type III est la négation (sciente ou par ignorance) des conclusions du GIEC WG III.
Par exemple Julia Steinberger en parle dans cette interview.
Cela consiste essentiellement à nier le fait que le technosolutionnisme n’est pas suffisant, et qu’on ne peut éviter une sobriété énergétique, c’est-à-dire une décroissance de notre utilisation d’énergie.
Cela découle des couplages physiques entre l’utilisation d’énergie et les émissions de GES, ainsi qu’entre l’utilisation d’énergie et le PIB qui conduisent à une couplage entre le PIB et les émissions de GES au niveau global, une illustration de l’identité de Kaya.
Le climato-dénialisme de type III est presqu’inhérent à l’approche réaliste de nos représentants, ainsi qu’à leur “soumission” à l’idéologie ultra-libérale et l’agenda de la CE/WEF, qui correspond à peu près au scénario “technologies vertes“ de l’ADEME.
Il est très courant, étant donné qu’il suffit de voir en une promesse de croissance une bonne nouvelle pour l’être. On l’observe tous les jours dans tous les médias. C’est une conséquence aussi de l’approche “en silo” de l’actualité, alors que la contraction nécéssaire est structurelle et concerne donc presque tous les aspects de notre vie.
Ignorer l’angle relatif à la lutte contre les dérivées et excès de l’anthropocène rend caducs beaucoup de raisonnements.

Le climatodénialiste de type III fait abstraction du terrme climatique dans l’équation économique. Il raisonne comme s’il n’y avait pas de dérèglement climatique, comme si nos engagements climatiques n’influencaient pas les choix économiques. Il parle de désir de croissance comme on en parlait au milieu du 20ème siècle, comme si le fait qu’elle est couplée à l’usage d’énergie était anecdotique, alors que c’est le coeur du progrès à réaliser que de le réduire.
On ne peut pas dire en même temps qu’on n’est pas climato-foutiste, et en même temps qu’on veut tout faire pour maximiser la croissance du PIB.
Les climatodénialistes de type III sont par exemple des gens qui se disent conscients du dérèglement climatique, qui disent qu’il faut agir, mais qui en même temps soutiennent le développement de l’IA, du numérique, du capitalisme, du marché mondial de viande, etc.
Des gens qui semblent ne pas comprendre, ou font semblant de ne pas comprendre, que le dérèglement climatique qu’ils veulent soit-disant combattre est amplifié par ces développements qu’ils soutiennent.
Qui raisonnent en silo, pour qui le dérèglement climatique est un “problème” (voire une opportunité pour certains) parmi d’autres.
Qui veulent soit-disant éponger l’eau qui déborde, et en même temps faire couler plus fortement les robinets.



Interview d’Edouard Morena
L’accord Mercosur est un exemple typique. Avec un raisonnement en silo, ceux qui soutiennent l’accord n’y voient que les conséquences économiques et font abstraction des conséquences environnementales.
On ne peut pas en même temps soutenir un traîté qui va accélérer la déforestation et favoriser la consommation de viande en Europe, et en même temps se dire préoccupé par la déforestation et par le dérèglement climatique. Il n’y a aucune crédibilité à prétendre vouloir éteidnre un incendie avec un lance-flammes, pour prendre une image caricaturale.


Autres exemples:

“Pas bien pour le prix du gaz en Europe” = pas bien qu’on consomme moins de gaz (car pas bien pour la croissance du PIB) = pas bien qu’on émette moins de GES.


– le climatofoutiste/dénialiste de type III conseiller énergie de Trum..heu de GLB et de Mme Marghem (le trop crédule/trop méfiant),
– et le bien-pensant culotté, propagandiste libéral-social à plein temps. (le trop crédule/trop confiant)
(sour ⭎–ces ⭎)

Comment peut-on en même temps :
– prôner la croissance
– prôner la réduciton du prix du gaz
– et se dire “pas climato-dénialiste de type III”?
(l’interview sur 21News : source ⭎)

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Le PS est-il au courant des ODD? Ou bien, il s’en fout?
Le PS est-il au courant qu’ajouter un driver de + aux émisisons nous écarte d’une trajectoire qu’on peine déjà à suivre?
Pourquoi cherche-t-il à nous ancrer dans une dépendance aux métaux rares? Au mépris du développement nécéssaire des besoins primaires d’autres continents?


La priorité des républicains est avant tout de ralentir l’inflation dans leur pays.“
(lien ⭎ vers l’article)

Ole Lehmann
“I build magic internet MONEY BUSINESSES and share what I learn. Interested in: tech, entrepreneurship & longevity“
(un cornucopiste transhumaniste capitaliste de droite obsédé par l’argent)
Encore un climatodénialiste de type III.
Il râle que la croissance du PIB européen est moins forte que celle des USA.
Autrement dit, il râle que les USA brûlent + de pétrole et de gaz que l’Europe.
Autrement dit, il désire la même chose qu’un climato-dénialiste de type I.
Autrement dit aussi, il ne comprend pas, fait semblant de ne pas comprendre ( = manipule), ou est inconscient du couplage entre utilisation d’énergie et PIB.
Il veut jouer au jeu de la surenchère, à “qui brûlera le plus de pétrole que l’autre”. Et ça “influence”.
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23k retweets.
Le climatodénialisme a de beaux jours devant lui…
Rappel : en Belgique, l’énergie éolienne représente 12% * 15% = 1,8% de notre consommation d’énergie. ~90% de l’énergie que nous consommons est d’origine fossile, et ~2/3 n’est pas bas-carbone. (~97% si on enlève le nucléaire)

La désinformation/propagande de la RTBF dans une capsule “Y’a pas de planète B” (show TV) (lien vers la vidéo ⭎ sur Facebook)
Qui tente de nous fait croire que les discours changent quelque chose au climat.
Non, ce qui impacte le climat, ce sont les émissions de GES dûes aux énergies fossiles que les différents présidents américains, peu importe leur bord politique, et peu importe leur discours, font exploser depuis plusieurs années.
Je trouve cela malhonnête de pointer les discours du doigt sans même regarder les actes.
2020-2024 c’est l’administration Biden-Kamala Harris, et jusqu’en 2016 c’était Obama. Et encore faut-il justifier que Kamala Harris aurait changé quelque chose à cette tendance.
Ce n’est pas parce qu’on ne dit pas “drill baby drill” qu’on ne drill pas baby drill pas.



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🔱Structure du triangle de Kaya