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“Inaction climatique : pourquoi sommes-nous incapables d’agir à la hauteur des enjeux du défi ultime de l’humanité ?
Selon l’Institute for Climate Economics il sera bien plus coûteux de ne rien faire face au changement climatique que d’investir dans l’atténuation et l’adaptation de ses effets. A partir de là comment justifier la frilosité des acteurs économiques à consentir aux investissements et aux renoncements nécessaires, pour enfin cesser de concentrer l’atmosphère de CO2 ?
Il y a trois principales explications à cela :

  1. Ceux qui devraient investir ne sont pas (encore) les plus exposés aux conséquences de l’inaction. Selon l’assureur Swiss RE les pertes économiques associées aux catastrophes naturelles sont évaluées dans le monde à 310 milliards de dollars en 2024 (+6% sur 1 an), alors que les dommages couverts par les assureurs atteindront environ 135 milliards de dollars (+17% sur 1 an).
    La majorité de ceux qui subissent les dérèglements climatiques, notamment dans les pays du sud, n’ont pas les moyens de s’assurer. En dépit de cette inégalité face à l’urgence écologique, même les pays riches vont avoir de plus en plus de mal à bénéficier d’une couverture assurantielle à la hauteur des dommages qui vont s’aggraver.
  2. Alors que nous sommes capables de mobiliser des milliards d’argent magique pour soutenir l’économie sans véritablement distinguer l’essentiel pour le plus grand nombre du superfétatoire pour quelques privilégiés, nous sommes incapables d’agir à la hauteur des enjeux du défi ultime de l’humanité. Et la raison de cet illogisme est simple.
    L’économie moderne est basée sur l’exploitation sans fin des ressources que la nature offre gratuitement, sans obligation pour les entreprises de préserver le capital naturel. Les « petits oiseaux » ne votent pas lors des AG des multinationales et il n’y a, à date, aucun représentant du vivant dans les conseils d’administration pour s’opposer à certains projets aussi délirants qu’écocides.
  3. L’économie de production par la prédation est encore aujourd’hui plus lucrative que l’économie de préservation par la régénération, mais jusqu’à quand ? Ceux qui participent le plus aux externalités négatives environnementales et sociales sont ceux qui génèrent le plus de cash. Le principe du pollueur payeur est un trompe l’œil complaisant sans réalité tangible.
    Le top 10 des entreprises les plus polluantes et souvent les plus profitables (hors GAFAM) dans le monde appartiennent toutes au secteur des énergies fossiles. Seraient-elles aussi reluisantes si elles avaient l’obligation de soutenir financièrement leurs clients dans la baisse de leurs propres émissions de CO2 de plus de 5% tous les ans (Accord de Paris) ?

    (lien vers le post)

En résumé autorisons-nous à travestir un peu la célèbre citation d’Edgar Morin :
« A force de sacrifier l’essentiel pour la fausse urgence du dérisoire, on finit par oublier la véritable urgence de l’essentiel. »

Pour mesurer l’ampleur du défi, ne pas se laisser manipuler par les discours politiques simplistes et pouvoir exercer son esprit critique face aux médias, il faut comprendre les principes fondamentaux sous-jacents aux choix et décisions politiques.

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