Sur l’intérêt du système ETS, comment le Capital, aidé par les mouvements verts, l’ont fait remplacer par le “green climate funds” au détriment du climat et de la solidarité Nord-Sud.
Ainsi que quelques autres points de vue et perspectives.
- Au sujet de l’intérêt des “virtual environments”immersifs pour convaincre les gens (justifié par des recherches en sociologie et en marketing (il y a des analyses de discussions sur les réseaux sociaux).
C’est un outil de plus dans la boîte à outils. * - Ce genre d’initiative est née à l’époque où Google/Meta nous vendaient le fait qu’on serait tous avec des Google glasses dans un futur proche, c’était la hype à l’époque [0]
“Gamification” : approche par le jeu (électronique) VR, peut être efficace aussi, ou utile pour des personnes en revalidation - On voit que dès que l’attention sur le climat diminue, il y a une montée de tous ces climatodénialistes, qui sont beaucoup plus locaces maintenant qu’il y a 20 ans par exemple
- Début 2000, les CEOs et les politiciens étaient bien au courant, et décidés à bifurquer, il faisaient tout pour. Puis est venue la crise de 2008 et des conditions pré-pandémiques dans diverses régions du monde.
- Après la crise, beaucoup se sont sentis trahis par toutes ces compagnies “vendeuses d’indicaterus”, comme Fitch ou Standard & Poors.
L’armée aussi était consciente que le dérèglement climatique était une menace à la sécurité. - A une époque toutes ces questions étaient très en haut de l’agenda. J’ai l’impression que ce n’est plus le cas. Alors que les données sont encore plus affinées, que les modèles sont plus affinés, les satellites de l’ESA sont dans l’espace et monitorent en permanence.
- C’est Ok d’être très “verbal” (ferme, provocant, intransigeant, …), car tous ces gens savent.
- Il faut maintenir l’espoir d’un futur enviable
- Sur le système ETS et ses vertus, en terme de “liens”qu’il crée avec l’hémisphère Sud.
Sur la compensation par les arbres : il y a des études pour savoir si, au moment où l’arbre commencera à compenser, il n’aura pas brûlé d’ici-là. - Le FMI et d’autres acteurs ont réfléchi à des solutions en cas de “coup d’Etat” ou de “guerre” dans un pays, si son trésor est volé, que les cartes de banques deviennent non-fonctionnelles, etc. : Pour reconstruire l’économie du pays, ils prêteraient des bons mais qui seraient liés à des contraintes environnementales (cohérentes avec les ODDs) plutôt qu’en monnaies classiques “fossiles”.
- Donc une sorte de monnaie parallèle, car la monnaie classique “fossile” pourrait perdre en valeur, des investisseurs poruraient préférer avoir des retours dans cette monnaie alternative plutôt qu’en “petro-$” ou €.
- Il y aurait alors une concurrence naturelle dans cette monnaie : si quelqu’un peut le faire pour “moins” (d’impact environnemental), il aura l’avantage.
De cette manière, on donne un moyen aux investisseurs d’échanger leur monnaie fossile précaire contre de la monnaie “vertueuse”. - A un certain moment, des “anticapitalistes” et “green people” étaient très opposés au système ETS, alors qu’il a des vertus et crée des liens avec l’hémisphère Sud (solidarité). Il a été créé il y a des dizaines d’années, il a aidé pour le protocole de Kyoto, cela a permis “d’emmener” les USA, car ils voulaient quelque chose “market-led” (libéral)
- A un certain moment, des capitalistes se sont rendus compte de la “menace” de l’ETS : “oh mon dieu, si ces gens ont raison, que les arbres deviennent réellement des “machines à imrpimer de l’argent vert”, nous perdons le monopole de l’impression d’argent. Et on ne veut pas partager ce pouvoir.
Et je pense que les mouvements verts ont fait une grosse erreur sur cette question, en abolissant l’ETS. Ils ont fait le jeu des ultra-ultra-ultracapitalistes, qui ont vu que ces groupes faisaient le job à leur place, ils ne les ont donc pas stoppé, les ont même encouragés. - Ca a commencé en 2005, et dès 2012, ça avait été remplacé par le “green climate funds”, où nous (les pays développés) sont censés financer à hauteur de 100 milliards de $ par an (il n’y a plus que l’Europe, Japon et quelques autres qui donnent un peu)
Comparé à avant, “my god”, ces 100 milliards (théoriques) ne représentent rien. On était bien au-delà de ce montant. LEs investissements verts étaient bien plus importants, la solidarité avec le Sud aussi. - Nous étions un exemple, nous étions les seuls à avoir assez d’argent, il n’y a plus d’investissement pour le climat, encore moins pour les pays du Sud. C’est très malheureux que cela ait été perdu.”
*(Je ne suis pas d’accord. Je ne pense pas qu’il y a trop peu de gens convaincus parce qu’on manque d’environnements virtuels immersifs. Qu’un avenir serein dépende du fait qu’on puisse voir le futur dans des Gogole-Glasses. Et que toute cette machinerie digitale contribue à justifier les dystopies qui y sont présentées de façon immersive.
Au sujet des outils digitaux, il y a beaucoup à dire je pense.
Certes, des sociologues ou des gens dans le marketing, des médecins…peuvent trouver un intérêt à des outils digitaux. Mais ça me paraît être des raisonnements en silos, alors que la problématique du climat devrait être transcendentale à toute politique.
Le Shift Project a montré que le numérique était incompatible avec une trajectoire à +2°c, l’IWEPS a montré que le numérique était incompatible avec nos objectifs de développement durable.

J’ai récemment passé l’apreuve écrite du certificat d’aptitude pédagogique (jury central), et la production écrite consistait à commenter des contributions de professionnels de l’éducation dans une lettre ouvert dans le journal La Libre sur le thème “faut-il arrêter le numérique à l’école?”
(J’ai été enseignant en physique, je me suis retrouvé dans une classe avec un TBI (tableau blanc interactif) je n’ai utilisé que 1% de ses fonctionnalités)
Une des contributrices était Karine Mauvilly, she writes things like this ⭎.
“le digital n’est qu’un prétexte à la croissance”
Naomi Klein le dit aussi (dans Mediapart ⭎)
“tout cela est un exemple de la stratégie du choc, un terme que j’ai inventé il y a une décennie et demie pour décrire les nombreuses façons dont les élites tentent de tirer parti des catastrophes profondes pour faire adopter des politiques qui enrichissent davantage les plus riches et restreignent les libertés démocratiques” (…)
“Ce que Schwab et le WEF font avec le Great Reset est à la fois plus subtil et plus insidieux.” (…)
” la Great Reset n’est pas un effort sérieux pour résoudre réellement les crises qu’il décrit. Au contraire, c’est une tentative de créer une impression plausible que les grands gagnants de ce système sont sur le point de mettre volontairement de côté la cupidité pour prendre au sérieux la résolution des crises qui font rage qui déstabilisent radicalement notre monde.“
Also Edouard Morena:
“Les ultrariches s’organisent et mobilisent leurs réseaux pour imposer leur vision d’un capitalisme réformé. Ce capitalisme vert aurait, entre autres vertus, celle de préserver leur position.”
Growing our dependance on digital me paraît en fait être un driver des mondes dystopiques présentés dans ces réalités virtuelles.
Hervé Kempf parle de “apartheid capitaliste”
Edward Snowden de “techtotalitarisme”
La gouvernance digitale fait officiellement partie des objectifs du WEF ⭎, et est la voie prise par l’UE…
Même si des sociologues pensent qu’il y a un intérêt à des réalités virtuelles, sans doute, mais il y a des énergéticiens et des climatologues qui pensent que c’est incompatible avec une trajectoire à +2°c…qu’est-ce qui a le plus de poids?
Surtout que je pense que le principal levier actuellement se trouve chez les politiques et les journalistes, qui ne communiquent pas à la hauteur des enjeux.
Si trop peu de gens sont convaincus, c’est d’abord, à mes yeux, parce qu’il y a trop peu de communication sur le sujet, voire qu’on laisse la désinformation et la non-information envahir les médias.
Pourquoi ne pas mettre des efforts dans ce levier, plutôt que dans un levier secondaire énormément gourmand en ressources, humaines et matérielles?
En passant, Simone Weil, dans “les besoins de l’âme”:
“Il y a des hommes qui travaillent huit heures par jour et font le grand effort de lire le soir pour s’instruire. Ils ne peuvent pas se livrer à des vérifications dans les grandes bibliothèques. ils croient le livre sur parole. On n’a pas le droit de leur donner à manger du faux. (…)
Tout le monde sait que, lorsque le journalisme se confond avec l’organisation du mensonge, il constitue un crime. Mais on croit que c’est un crime impunissable. Qu’est-ce qui peut bien empêcher de punir une activité une fois qu’elle a été reconnue comme criminelle?
D’où peut bien venir cette étrange conception de crimes non punissables? C’est une des plus monstrueuses déformations de l’esprit juridique.
Ne serait-il pas temps de proclamer que tout crime discernable est punissable, et qu’on est résolu, si on en a l’occasion, à punir tous les crimes?” (Simone Weil)
[0]
Exemple:
https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_24_85 ⭎
https://digital-strategy.ec.europa.eu/en/policies/virtual-worlds ⭎
[1]
IWEPS Chiffres clés de la Wallonie ⭎, page 100
Shift Project ⭎





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